Ils règnent sur la terre sans partage
Unis sous le même drapeau
Laissant pour unique héritage
Un monde entre enclume et marteau.
Des yeux tristes du monde
S’écoulent des larmes de sang,
Le boulevard de la Vie
Est rempli d’incertitudes
Et nous le traversons
D’un pas hésitant et lourd,
Nos têtes heurtant ça et là
Des murs de haine et d’intolérance.
Des yeux mornes du monde
S’écoulent des larmes amères,
La rivière de la vie
Est peuplée de piranhas
Et nous la traversons
D’une nage incertaine,
Emportés par le courant
De l’aveugle injustice.
Des yeux secs du monde
Les larmes ne coulent plus,
Dans le désert de la vie
Des cohortes de fantômes
Privés de leur statut d’humain
Hurlent à la mort,
Écrasés par les rayons cupides
Du soleil de l’indifférence.
Des yeux indignés du poète
S’échappent des larmes de feu
Qui embrasent le silence.